SACRÉE SAINTE-BARBE …
C'est l'actualité d'aujourd'hui qui m'inspire
l'anecdote que je vais vous raconter …
Comme tout un chacun, j'ai lu et entendu, par voie de presse, la campagne qui est menée contre nos trois "pauvres" internationaux de football au sujet de leur penchant excessif pour les plaisirs charnels.
Je ne doute pas que ces censeurs soient plein de bonnes intentions pour faire respecter la loi et la morale. Cependant, seule la justice tranchera.
Pourtant, tout cela ne saurait cacher d'autres desseins beaucoup moins moralisateurs. Cela ne date pas d'hier que des sportifs (de toutes disciplines confondues) fréquentent, avant ou après les matchs, des maisons "hospitalières". Les entraîneurs ou dirigeants les débusquent quelquefois pour ensuite, prendre des sanctions modérées à leur encontre.
La loi prévoit de punir "fournisseurs" et "consommateurs" de plaisirs ludiques. Hélas, ce n'est pas demain que l'on règlera la prostitution, dont on dit, avec juste raison, qu'il est le plus vieux métier du monde.
Par contre, il faut rester impitoyable et se battre contre les marchands d'esclaves qui mettent des mineurs sur le trottoir. Fermons immédiatement les établissements qui encouragent cette pratique !
Je reviens maintenant à l'historique. Je vais vous conter une histoire authentique et vieille de plus de quarante ans. Il y a donc forclusion.
La Sainte-Barbe, patronne dans le monde de tous les artilleurs, sapeurs et pompiers, est célébrée tous les ans.
Autour des années cinquante et soixante, la tradition voulait, qu'à MARTIGUES, la Municipalité offre un grand banquet à ses sapeurs- pompiers après la cérémonie officielle.
C'était notre façon de manifester une reconnaissance bien modeste, pour tous les services rendus au péril de leur vie par ces hommes, officiers totalement bénévoles, au cours de l'an écoulé.
La plupart des personnalités de la Ville y assistait autour du Commandant de la Compagnie, le Directeur Départemental d'Incendie, le Conseiller Général en exercice, le Maire, le 1er Adjoint, l'Adjoint aux Travaux Responsable de la Sécurité, l'Adjudant de la Brigade de Gendarmerie de la Ville et le Commissaire Principal.
Ce repas se déroulait dans la grande salle du Lido Hôtel-Restaurant à l'angle du Cours du 4 Septembre et de la Rue Lamartine (aujourd'hui Magasin Marionnaud).
Ce festin était toujours copieux et arrosé plus qu'il n'en fallait. A la fin du banquet, l'atmosphère se détendait. Nous écoutions quelques belles voix où chacun y allait de son répertoire qui était d'ailleurs toujours le même au fil des années, avec quelques chansons paillardes du meilleur cru.
Assez tard dans la soirée, c'était la dislocation. Beaucoup se déguisaient et parcouraient le centre ville avec force clairons. Puis tout le monde se retrouvait à la caserne d'alors, Avenue Pasteur, autour de la succulente soupe de poissons préparée par nos sapeurs et encore plus copieusement arrosée.
La journée se terminait autant que cela se pouvait dans une maison dite "close", mais toute ouverte, à tous les points de vue.
Cette année-là, la soirée se déroula au "rendez-vous des Navigateurs" chez Jeannette. Bien qu'il n'y avait pas de port à cet endroit, il n'y a jamais eu autant de "navigateurs".
La demeure avec parking était située au bord de la route, juste en face "d'Intermarché" à Croix-Sainte.
Vers minuit, alors que la soirée était en pleine "effervescence", un énorme bruit provenant de la route à côté d'où la fête se produisait, se fit entendre. Puis tout à coup, un appel au secours : une collision frontale venait de se produire entre deux véhicules. Nombreux furent les blessés, mais fort heureusement sans mort d'homme.
Sur ce fait, la compagnie "s'estroupe" aussitôt et porte secours avec le Maire, le Commissaire et l'adjudant de Gendarmerie en tête.
Très rapidement les blessés sont désincarcérés et conduits illico presto à l'hôpital de la commune dans un record absolu d'efficacité.
Evidemment, la fête était terminée et à défaut d'être content, tout le monde avait au moins eu la satisfaction du devoir accompli.
Le lendemain de l'accident, Francis TURCAN, Maire à l'époque, me dit : "On devrait aller rendre visite aux blessés d'hier soir à l'hôpital de MARTIGUES".
Ok", lui répondis-je.
Sitôt arrivés à l'hosto, nous allâmes dans la chambre où l'un des blessés, sans gravité heureusement, avait été transporté.
L'un d'eux surpris de nous voir demanda : "Ah, c'est vous Monsieur le Maire et bien chapeau. Vous avez tous été formidables. En moins de temps pour le dire, vous étiez arrivés. Un grand merci Monsieur, un grand merci !".
Le Maire, en me regardant d'un œil complice et amusé rétorqua : "Oh, vous savez tout le mérite revient à nos pompiers qui sont supérieurement organisés pour intervenir dans de telles circonstances !".
L'homme alité insista : "Ouais, mais encore une fois chapeau !".
Le brave homme n'a jamais su ……!
Néanmoins, pour certainement la première fois dans l'Histoire, la bienheureuse Sainte-Barbe, patronne des pompiers, est venue secourir le non moins bienheureux Saint-Christophe, patron des automobilistes !
Tout compte fait, la morale était ainsi sauve …..